Courir, toujours.

Dans l'obscurité de la nuit, Mila rejoint le terrain de Quidditch. Pas pour voler, pas cette fois. Bien qu'à l'aise sur un balais, avec sa batte à la main, ce soir Mila voulait courir. Ses pensées se bousculaient bien trop dans sa tête, et seul l'air glacé de cette nuit de septembre pluvieuse pouvait lui changer les idées. Doucement, par petite foulées, Mila s'élance. Profitant des parfums que dégageaient l'herbe humide, les arabes de la forêt, le feu dans la cheminée de la cabane de Hagrid, la jeune Serpentard ferma les yeux. Son pas s'accéléra, son souffle se raccourcit, les battement de son coeur devinrent plus forts et les muscles de ses jambes roulèrent plus vite sous sa peau. Courir lui avait toujours fait du bien. La vitesse libérait ses émotions, la douleur de la course apaisait son coeur et les efforts cumulés étaient suffisants pour éviter les insomnies. Courir toujours plus loin, toujours plus vite. Il n'y avait que ça pour calmer le deferlement de pensées qui venaient de s'abbatre sur son cerveau.
Quelques heures auparavant, Mila déjeunait avec ses ami.e.s. Tous discutaient, pendant que sur son visage, seul un sourire leur répondait. Mila n'aimait pas parler à table, les repas c'était sacré. Entre le plat et le dessert, un de ses amis l'avait prise à part, déclenchant sa mauvaise humeur. Pour lui avouer ses sentiments. Mila l'aimait beaucoup, c'était un garçon doux, intelligent et doué d'un sens de l'humour merveilleux, mais c'était un ami. Et ça s'arrêtait là. Cependant cela l'avait remuée profondément. Ielle n'éprouvait rien pour lui. Ni pour personne. À aucun moment de sa vie. Alors Mila courait, espérant que quelqu'un la remarque, que quelqu'un vienne lui parler. Espérant aussi rester seule, à courir dans la nuit, le vent glacé de septembre lui cinglant les joues, faisant pleurer ses yeux.
Paradoxe.